Mais s’en donnent-ils les moyens ?

Le CEECA vous a interrogé en ce début d’année sur les problématiques actuelles et futures qui vous touchent vous, votre cabinet et vos collaborateurs. Les fonctions qui vont se développer à court et moyen terme dans votre cabinet, les compétences et les profils attendus, les sujets d’actualité brûlants qui vous (pré)occupent et bien évidemment le rôle que joue la formation du CEECA dans votre quotidien. Tout a été passé en revue.

Cette année près de 100 cabinets, répartis sur les 4 territoires où intervient le CEECA, nous ont répondu et nous vous présentons aujourd’hui le résultat de cette enquête.

Par convention et pour faciliter la lecture de cet article, nous nommerons les territoires concernés par le nom du site du CEECA sur ce dernier et dans lequel vous pouvez suivre la majorité des formations proposées dans votre territoire.

Le territoire du 33/47 devient ainsi « Bordeaux » où est situé son siège, le territoire du 40/64 devient « Pau » où l’antenne du CEECA se situe avec votre référente Véra Wojtowicz, le territoire du 19/23/24/87 devient « Limoges » avec son site géré par Sandra Daniel et enfin le territoire du 16/17/79/86 devient « Niort » dans lequel officie Pauline Brochet.

Pour la plupart des questions, nous comparons les données avec celles récoltées l’année dernière à l’occasion de la même enquête, afin de vous proposer une analyse plus poussée des besoins des cabinets et de leur évolution dans le temps.

Et pour compléter votre lecture, nous vous recommandons de consulter cette présentation des résultats globaux, qui résume sous forme de tableaux vos réponses, ainsi que cette présentation des résultats comparatifs par région.

1. Vous êtes situé dans quel département ?

La majorité des participants à l’enquête est située dans le territoire de Bordeaux (43%), un quart dans le territoire de Pau, 20% à Niort et 12% à Limoges.

Cette répartition correspond par ailleurs à la répartition effective du nombre d’experts-comptables dans ces différents territoires. Pour un total de 1707 experts-comptables en Nouvelle-Aquitaine en 2020 (chiffres L’ECho Mars 2022) : 44% se trouvent dans le 33/47 (745 EC) ; 20% dans le 40/64 (345 EC) ; 22% dans le 16/17/79/86 (371 EC) ; et 14% à Limoges (246 EC).

2. Quelle est la taille de votre établissement ?

En 2023, la moitié des participants possède un cabinet de 0 à 10 salariés (47,9%), ce qui représente une augmentation de moitié de cette population, et fait donc diminuer la part des cabinets de 11 à 50 salariés.

45% possèdent un cabinet de 11 à 50 salariés et seulement 7,4% entre 51 et 200 salariés.

3. Quels sont les rôles ou fonctions qui vont se développer le plus dans votre cabinet dans les deux prochaines années ?

Le data contrôleur conserve la première place avec 64,9% des réponses. Les fonctions full services font leur apparition dans l’enquête en 2023, et trustent directement la deuxième place avec 56,4% des réponses. Également en progression par rapport à 2022, le chef de mission remporte 36,2% des suffrages. A noter, que le chef de mission est préféré à Pau (50% des réponses) plutôt qu’à Limoges (18%). Le directeur de mission progresse lui aussi, passant de 12 à 17% des réponses.

En 2023 c’est la fonction assistant comptable qui a baissé de 7 points.

Les fonctions internes elles sont unanimement boudées par les territoires, tout comme les conseillers spécialisés.

Conclusion : Dans les projections des cabinets, les nouvelles fonctions se renforcent dans les esprits des dirigeants. C’est également le cas pour les fonctions relatives à l’encadrement (chef de mission…) et au conseil. De leur côté, les notions de fonctions internes croissent même si ce n’est pas encore tout à fait concret pour tous les cabinets : l’idée de nouvelles fonctions en cabinet est à l’heure actuelle en gestation.

Mais les formations demandées confirmeront-elles ces tendances ?

4. Quelles sont les missions de conseil les plus accessibles à vos cabinets en 2023 et 2024 (méthodes et compétences acquises ou accessibles rapidement) ?

Nouveauté 2023, le conseil en gestion (tableau de bord) et le conseil en suivi de performance – que l’on rapprochent – se placent en première position des missions de conseil les plus accessibles à vos cabinets dans les deux prochaines années, avec 85% des réponses. Autre nouveauté, le conseil juridique et fiscal représente pour 73% des cabinets la deuxième mission la plus accessible en 2023 et 2024. Malgré une très légère baisse, le conseil en gestion sociale se maintient en haut du classement. Le conseil en organisation numérique a progressé cette année pour atteindre les 25% de réponses.

Ce sont le conseil en gestion patrimoniale et le conseil en stratégie qui eux ont baissé cette année, sauf à Limoges pour ce dernier qui reste demandé là-bas avec 36% des réponses.

On retrouve également une tendance dans tous les territoires à bouder le conseil en organisation, les missions CA et le développement des missions RSE.

Conclusion : Même si ces missions ne représentent pas une part significative du chiffre d’affaires, le conseil en gestion passe définitivement en tête dans les esprits. Reste à savoir si l’organisation des cabinets permettra sa mise en place rapide… Les missions de conseil technique (juridique, fiscal, social) restent elles logiquement en tête, s’agissant du point fort des cabinets.

5. Quelles sont les compétences et aptitudes les plus attendues dans vos cabinets pour 2023/2024 ?

Comme en 2022, les compétences relationnelles et les compétences sur les outils collaboratifs restent les compétences les plus attendues dans vos cabinets avec respectivement 65% et 58,5% des réponses. C’est également le cas pour l’aptitude au changement, qui reste toujours une compétence importante dans vos cabinets.

Les compétences techniques progressent elles en 2023, passant de 45% à 51% des réponses et viennent donc logiquement compléter le besoin en compétences sur les outils collaboratifs. Nouvelles compétences ajoutées en 2023, fédérer des personnes et l’aptitude à former obtiennent 19 et 18% des réponses, devant la définition et l’application de la stratégie, le management d’équipe et l’aptitude à représenter le cabinet.

Autre nouveauté 2023, les compétences en marketing remportent peu de suffrages, avec seulement 1,1% des réponses.

Conclusion : Comme en 2022, les plus forts besoins représentent une combinaison de compétences professionnelles, relationnelles et techniques.

6. Quels profils pensez-vous embaucher dans les trois ans ?

Nouvelle question dans l’enquête 2023

Les profils comptables sont les plus plébiscités à court-terme par les cabinets, toute expérience confondue :

  • Comptable 57%
  • Expert-Comptable 18%
  • Apprenti comptable 18%

Les profils Informatique et numérique sont en deuxième position avec 37%

Les profils « Social » complètent le podium avec 28% des réponses.

En bas du classement ce sont les profils administratifs, commerciaux et accueil/organisation qui ne sont pas dans les priorités de recrutement des cabinets.

Conclusion : En toute logique le profil comptable reste le numéro 1 des profils à embaucher dans les trois ans dans les cabinets. A noter que le taux pour le profil comptable en apprentissage est en progression et atteint 18%, tout comme le profil d’Expert-Comptable. Ce dernier point confirme la nécessite d’un encadrement et du développement des prestations de haut niveau.

L’arrivée imminente de la Facture électronique, qui s’inscrit dans le schéma plus grand de la transition numérique, se ressent également dans le plébiscite des profils Informatique et numérique

7. Quels sont les sujets d’actualité les plus attendus pour vous en 2023 ?

La facture électronique, la facture électronique, la facture électronique… C’est LE sujet 2023, qui fera l’objet d’un traitement spécial à la fois par le Conseil Régional de l’Ordre mais également par le CEECA.

Il a été mentionné par 75% des participants venants de Bordeaux, à 63% par Niort et Limoges et à 58% à Pau.

Outre la facture électronique, qui représente l’écrasante majorité des réponses à cette question (68%), la data, la transition numérique et les outils collaboratifs sont des sujets importants en 2023.

L’accompagnement des entreprises, le conseil et l’organisation sont également des sujets à traiter en priorité en 2023.

Enfin, la communication et le management sont aussi des thèmes mentionnés à plusieurs reprises, au-delà des classiques thèmes Fiscalité, CAC, gestion patrimoniale, secteurs…

Conclusion : Face à ce constat, plus qu’éloquent, une question subsiste quant à la gestion des compétences en 2023 : comment poursuivre le développement des compétences dans les cabinets alors que la Facture électronique va, à juste titre, occuper une place prépondérante dans les programmes de formation cette année ? Il conviendrait probablement de démarrer plus tôt la période de formation, dès le 1er semestre donc, afin de palier ce déficit de temps.

8. Pour l’année 2023, quels seront les thèmes de formation utiles pour le cabinet ?

Comme en 2022, le Numérique et les technologies de gestion de données reste le thème prédominant avec 61% des réponses, et ce de manière logique avec la transition numérique actuellement observée dans les cabinets et qui devient petit à petit inévitable. La fiscalité des entreprises maintient également sa deuxième place avec 55% des réponses. Ce thème reste la priorité des cabinets et son cœur de métier. Malgré un pourcentage en baisse, le thème Informatique et Systèmes d’Information obtient la troisième place des thèmes les plus utiles à vos cabinets en 2023 avec 33% des réponses, et complète logiquement le thème numérique en première position.

Même phénomène pour le thème TVA et le thème Gestion fiscale et juridique, qui diminuent légèrement mais conservent leur positionnement en haut du tableau. Ensuite ce sont les thèmes Situation sociale du dirigeant, Fiscalité immobilière et gestion patrimoniale qui progressent en 2023 avec chacun 29% des réponses.

A l’inverse, les formations sur le thème Audit et CAC divisent. Encore plébiscitées à Bordeaux avec une troisième place (40%), elles plongent dans le classement pour les trois autres territoires, oscillant entre 16 et 20% des réponses. Dans le même esprit, le thème Management est très demandé à Bordeaux (32%), moins à Pau (17%) et n’apparait pas comme prioritaire à Niort et Limoges (5% et 9%).

Enfin parmi les baisses les plus importantes, on retient la Gestion des Ressources Humaines, qui passe de 21% des réponses en 2022 à 13% en 2023 ou encore le thème l’Audit d’opérations.

Conclusion : Les thèmes de formation que vous estimez utiles ne sont pas corrélés aux fonctions et rôles qui vont se développer à court termes dans vos cabinets, identifiés dans la question 3. Malgré une prise de conscience quant à l’émergence des nouveaux rôles essentiels au cabinet de demain, vos choix de formations restent concentrés d’une part sur un phénomène d’urgence et d’adaptation face à l’arrivée de la Facture électronique, et d’autre part sur des formations techniques qui viennent appuyer votre cœur de métier.

De même face à la question 5, qui désignait les soft-skills et les compétences relationnelles comme étant les plus attendues dans les prochaines années, les cabinets sondés n’en font pas une priorité dans leur formation. La relation client est un de leur point fort, mais la professionnalisation de cette compétence est des points clés pour fidéliser et retenir les clients.

Enfin sur la thématique du Management, l’investissement à réaliser apparait significatif (20%) mais probablement en-deça d’un besoin nécessitant un réel accompagnement, pourtant de plus en plus nécessaire.

9. Quels éléments déterminent en priorité le choix de formation ?

De façon assez logique, tout le monde s’accorde sur l’importance déterminante du programme et des objectifs dans le choix de la formation, ainsi que les dates de programmation.

Fait intéressant, on remarque que la proximité de l’IRF importe bien plus à Pau, Niort et Limoges qu’à Bordeaux où il est l’avant-dernier critère. La proximité de l’IRF est d’ailleurs systématiquement plus importante pour ces trois territoires que la notoriété de l’IRF, contrairement à Bordeaux, et est en nette progression en 2023 en devenant le troisième critère de choix le plus déterminant. Cela s’est confirmé à Niort et Limoges où le CEECA a maintenu de nombreux séminaires et réduit de façon significative les annulations. Cela a permis de faire progresser le bilan pédagogique (ou nombre de jours/participants) de 16% à Niort et de 80% à Limoges.

Il a notamment dépassé le critère de la durée de formation, qui tend à devenir de moins en moins pertinent face au large choix de formats de formation, qui vous sont présentés à la question suivante.

Pour le reste des critères, pas de consensus, chaque territoire privilégiant un critère plus que l’autre sans recoupement possible entre les territoires. On peut ainsi observer que le prix est plus important que le public ciblé à Bordeaux et Pau, alors que c’est le phénomène inverse à Niort et Limoges où le public prime.

10. Quelle est pour vous la durée idéale d’une formation pour une phase d’initiation

Le rapport entre les formations d’1 jour et celles d’1/2 journée s’est inversé entre 2022 et 2023. En 2023 ce sont désormais les formations d’1 jour qui remportent votre adhésion avec 48% des réponses, contre 37% en 2022. Les formations d’1/2 journée diminuent légèrement, passant de 40% à 36%.

Ce phénomène s’étend aux formations de 2 jours et de 2h, les formations plus longues étant généralement plus plébiscitées que l’année dernière. Les formations de 2 jours passent de 4,5% des réponses en 2022 à 8,5% en 2023 alors que les formations de 2 heures régressent en 2023, passant de 15% à 5%.

Le besoin en formations longues, comme celles de 3 jours par exemple, reste marginal pour vous.

11. Quelle est pour vous la durée idéale d’une formation dans une phase de perfectionnement ?

En 2023 la tendance reste la même qu’en 2022, les formations d’1 jour conservant leur attrait avec plus de la moitié des réponses (54%). Comme pour la phase d’initiation, la tendance entre les formations de 2 jours et d’1/2 journée s’inversent, les premières dépassant les secondes en 2023.

Les formations courtes (2 heures) ou à l’inverse longues (3 jours et +) sont encore une fois minoritaires.

Conclusion : En phase d’initiation, la journée et la demi-journée sont les formats standards les plus appréciés pour aborder un thème ou une matière. Dès la phase de perfectionnement, l’investissement en temps peut aller jusqu’à 2 jours, avec des formations présentant des mises en situation ou des cas pratiques.

12. Quel est pour vous le format le plus pratique et efficace d’une formation ?

Au-delà du format classique d’une journée en présentiel apprécié (33%), nous pouvions observer en 2022 une répartition plutôt égale du reste des formats habituelles de formation : ½ journée en présentiel ou en distanciel, classe virtuelle d’1 jour et enfin webinaire (courts), oscillant chacun entre 10 et 15%.

A noter cependant qu’en 2023 le présentiel a presque doublé et représente désormais près de 60% des réponses.

Les quatre autres formats restants ne représentent plus que 10% pour les formations courtes en distanciel (webinaire + classes virtuelles d’1/2 journée) et 6% pour les présentiels en ½ journée et les classes virtuelles d’1 jour.

13. A quelle fréquence le cabinet est-il amené à former ses collaborateurs (moyenne dans le cabinet) ?

En 2022 comme en 2023, le rythme préférentiel de formation pour vos cabinets est de 2 à 3 formations par an (45%). La tendance reste également la même pour le rythme d’1 fois par trimestre (25%), 4 à 6 fois par an (11%) et 1 fois par mois (8%).

Se former une fois par an progresse au détriment d’un rythme de plus d’une fois par mois.

Conclusion : Pour la majorité des cabinets, la tendance est donc de se former entre 2 et 3 fois par an, voire 1 fois par trimestre lorsque les formations ou les matières traitées nécessitent plus d’investissement.

Les cabinets s’éveillent…aux métiers du conseil – Résultats de l’enquête CEECA 2023, CEECA